écologie
du commun

c’est quoi ?
enjeux
fonctionnement
théorie

Les enjeux

Un bois et nous
Un ‘commun’!

Nous autres, les êtres humains, nous sommes vivants. Nous appartenons donc aux conditions qui permettent la vie. La nature, elle, n’a pas besoin de nous. À vouloir la dominer, n’avons-nous pas perdu la conscience d’être inscrits fragilement dans un système complexe, dynamique et instable ?

Cette tension, il nous faut la vivre et tenter de lui donner du sens. Le Grand Bois Commun est cet atelier, artisanal, qui nous permet de penser et tenter une écologie du commun. Ce petit bijou nous rassemble. Il oblige et met en lien. Il génère –souvent joyeusement !– la rencontre, la réflexion, l’échange, le partage de connaissances et de compétences, la délibération, le choix, l’expérimentation, la réalisation, la restauration, l’invention, des formes créatrices et collectives d’émancipation.

Le commun ici, c’est tout ça. C’est un chemin possible de vie pour tenter une réconciliation collective, locale et enthousiasmante entre des êtres humains et leur écosystème. Et transmettre.

La Nature
De l’exploitation à la nature sauvage

Depuis près de 50 ans, suite au retrait de l’intervention humaine, le Grand Bois s’est développé de manière spontanée. L’activité industrielle des argilières s’est effacée pour laisser place à une naturalité qui y a déployé un fonctionnement intrinsèque. La dynamique de la nature se révèle dans toutes les parties du bois, en ce compris dans les espaces qui étaient dédiés anciennement à la pratique de la sylviculture.

L’enjeu qui se pose aujourd’hui est celui de déterminer la façon dont l’homme et la nature vont se relier. Comment préserver cette dernière alors que l’ouverture au public et des modes de gestion inappropriés risqueraient de la fragiliser ?

L’observation et l’étude de l’écosystème sont les premières étapes nécessaires pour comprendre son fonctionnement. Se posera ensuite la question de la gestion ou de la non-gestion de l’espace. Des modèles existent : la restauration de la biodiversité, la libre évolution... Chacun propose une vision concrète et philosophique du lien que l’homme construit avec l’écosystème dans lequel il s’inscrit.

Le fonctionnement

La coopérative

Le « Grand Bois Commun » est une Société coopérative
constituée en 2019.
Son objet consiste notamment en :
— la protection, la restauration, la conservation et la contribution à l’augmentation de la diversité des écosystèmes et plus généralement, de la biodiversité ;
— la réalisation d’aménagements et d’activités durables ;
— l’encouragement et la favorisation de la solidarité entre citoyens ;
— le développement, la promotion et la diffusion de la notion de « commun »
et de «bien commun»;
— la promotion, favorisation et création de modèles économiques respectueux de la nature et/ou de l’environnement ;
— la mise en place des formes d’usage qui libèrent les bois et forêts de la spéculation foncière et de la propriété individuelle.

La société coopérative fonctionne de manière auto-organisée dans une logique de gestion collective et de coopération. Les coopérateur.trices s’associent pour la gestion -déterminée par eux/elles- d’une ressource partagée en fonction d’aspirations, de besoins et d’éthiques spécifiques. La gouvernance se veut démocratique, innovante et porteuse de sens.

La coopérative réunit aujourd’hui plus de 2000 coopérateur.trices.

L’asbl

Le Grand Bois Commun , c’est aussi une association ouverte. Très largement accessible au public, le commun vivra aussi de toutes les créativités, de tous les soins, de toutes les volontés énergiques.

Aussi, les idées, les projets, les engagements sont de la généreuse responsabilité de chacune et chacun. Pour donner une forme à la fois vivante et compréhensible à toutes ces envies, le Grand Bois Commun est donc aussi une ASBL.

Cette structure ouvre des pistes supplémentaires d’adhésion, de réalisation, de financement, de partenariat coopératif et collaboratif.

Bien sûr, le commun est ici rendu possible par le réalisme des coopérateurs.rices. Mais le bois et la nature créeront du lien social avec tous celleux qui voudront leur consacrer de l’énergie de vie.

La théorie

La communauté écologique

Écologie pour replacer au centre de nos préoccupations la compréhension, la fragilité et la pérennité de l’inscription de tous les éléments naturels dans un domaine limité (‘oikos’), soumis aux lois intemporelles du monde physique. L’économie privilégie la loi (‘nomos’). Les humains ont cherché à faire de l’économie le lieu
de ce qui serait fixe au travers des normes et des règles. La règle cherche à mettre d’équerre. Pourtant, la vie est fluide. L’écologie (‘logos’) le souffle, l’esprit, la parole, la compréhension, la science. La dynamique.

Il ne s’agit pas d’opposer les deux notions mais de les appréhender dans un rapport d’étroite dépendance : voulons- nous fixer les lois en fonction des valeurs, des connaissances et de l’occasion unique de vivre ? Voulons-nous échanger, étudier, expérimenter, respecter, explorer, coopérer, chercher à aimer notre inscription dans un monde fini pour en comprendre les équilibres qui permettent la vie et chercher en commun à s’y inscrire, puisqu’on est là ?

Trop souvent, l’économie, qui aime à se donner les atours d’une science exacte, est ramenée à une recette sèche et figée, parfois carrément idéologique. Mais la cuisine est un art dont la recette n’est qu’un vecteur éphémère de transmission. Aujourd’hui,
une appli électronique... Une écologie du commun ne peut pas connaître de définition fixe réductible à un code source GPS. L’analogie peut s’arrêter là : l’écologie est un art, une inspiration et une aspiration à vivre.

Invoquer l’écologie du commun, c’est vouloir chercher des voies de vie sur cette planète. En fonction de la réalité observée et étudiée. Avec les êtres humains. Là où on vit.
En quelques rares siècles, la dérive économiste a décrédibilisé l’écologie et sacrifié le commun, la personne et l’interdépendance au profit illusoire de la notion statistique de l’individu, intemporalisé, dématérialisé, dépersonnifié. Fantasmé parfaitement autonome et informé. Une autre utopie qui a bénéficié du travail violent des êtres humains pour devenir un possible réalisé : nous sommes tous.tes les produits de cette histoire récente. Fin de l’Histoire ?

Sans doute pas. Beaucoup ne veulent plus subir ce paradigme qui a charrié structurellement son lot de violence, d’inégalité et d’épuisement de l’’oikos’, le domaine qui permet la vie. Pour exister, le commun cherche ses approches écologiques pour cultiver des horizons collectifs qui permettront —aussi et en même temps !— à chacun.e de vivre en tant que personnes dans un monde devenu global.
Et ça, ça exige créativité, envie, rires et sourires, discussions, actions, connaissances, recherches, études, expériences, valeurs et lois, etc.

Ici et maintenant, un commun qui permet de faire communauté écologique, c’est le Grand Bois Commun.